Gouvernement Barnier : Le handicap en grand absent, la transition écologique aux mains des lobbies et la fonction publique lourdement menacée.

Rien de nouveau sous le soleil de Matignon. On prend les mêmes et on recommence, exception faite que cette fois, aucune tête ne dépasse du cadre mis à part le très droitier Bruno Retailleau au Ministère de l’Intérieur. 

C’est un gouvernement de seconds couteaux qui s’avance face aux Français avec un projet ultra libéral de casse de la fonction publique et de recul sur les politiques sociales et écologiques. Pourtant, ceux-ci avaient clairement exprimé leur ras-le-bol de la politique austère d’un Emmanuel Macron manifestement déconnecté des besoins du quotidien.

En tant que conseillères et conseillers départementaux, nous nous interrogeons sur ce projet qui a fait du handicap le grand oublié d’un portefeuille ministériel pourtant conséquent (39 postes) et qui est une des compétences majeures de notre collectivité. Nous constatons chaque jour des difficultés d’accès à une éducation de qualité, à une mobilité optimale et à une vie décente pour les personnes en situation de handicap.

La situation serait cocasse si la réalité n’était pas si grave. D’un côté, les collectivités sont taclées car elles seraient trop dépensières et mettraient en difficulté les finances de l’État, quand elles pallient ses carences.

Combien de « transferts masqués », de personnes en situation de handicap relevant d’établissements de l’État et qui, faute de place, sont prises en charge par le Département via une Prestation Compensation Handicap 24/24 ? Combien d’enfants sous protection alors qu’ils devraient être en Instituts Médico-Educatifs ? De l’autre côté, le gouvernement Barnier invisibilise complètement les handicaps. Quels moyens seront alloués ? La situation est inquiétante.

Que dire aussi de la nomination de Mme Pannier-Runacher au ministère de la transition écologique, de l’énergie et du climat avec un périmètre plus réduit que jamais ? Ses liens familiaux avec les industries pétrolières ont déjà fragilisé cette ministre, vue d’abord comme une technocrate. 

Que dire aussi d’Olga Givernet, qui a fait carrière dans l’industrie des jets privés et qui se retrouve ministre déléguée à l’énergie ? Comment porter crédit aux politiques qu’elles pourront mener quand elles symbolisent elles-mêmes ce qui nous conduit dans le mur ?

Enfin, comment ne pas s’inquiéter de la nomination de M. Kasbarian au ministère de la fonction publique ? 

Celui qui a porté la très controversée loi “anti-squat” qui visait clairement à criminaliser les personnes mal logées et ultra précaires et se revendique comme un libéral convaincu, a mis la main sur ce ministère. 

Les inquiétudes sont grandes et légitimes pour les services publics défendus par les collectivités et leurs agents dont les moyens se réduisent comme peau de chagrin, laissant de plus en plus de place au secteur privé dans la santé, l’éducation, la petite enfance ou encore le grand âge. La casse des services publics et l’emprise grandissante des sociétés privées ne cessent de démontrer les dangers pour les plus vulnérables notamment et cela, depuis de nombreuses années.

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