Lors de la séance du 17 décembre 2015, Laure Curvale a pris la parole pour commenter au nom du groupe écologiste la politique de coopération décentralisée du Département, suite à une prise de position des élus FN :
Monsieur le Président, mes chers collègues,
Je me fais l’écho de l’intervention que souhaitait faire Stéphane Saubusse au sujet de la coopération décentralisée, alors qu’il est malheureusement retenu ailleurs pour des raisons professionnelles.
En 1970, l’Assemblée générale de l’ONU avait voté que l’aide publique au développement devait s’élever à 0,7% du PNB de chaque Etat. Ce principe a été confirmé lors de la Conférence de Rio en 1992. En 2014, l’aide publique au développement française s’élève à 0,34% du PNB. En Gironde, le budget de la coopération décentralisée représente 0,013% du budget total. C’est un niveau modeste et raisonnable.
Cette politique départementale, qui respecte les principes de réciprocité, de solidarité et de durabilité sera suffisante pour faire des études, monter des projets structurants (liés à l’agriculture et aux énergies renouvelables par exemple). Elle permettra de créer des emplois locaux et des richesses locales qui redonneront un peu d’espoir à la jeunesse des pays avec lesquels nous coopérons.
En développant des projets avec le Burkina Faso ou le Sénégal, nous dissuaderons peut-être des centaines de jeunes de quitter leur terre natale pour rejoindre l’Europe dans un terrible périple pouvant parfois se terminer par la noyade dans la Méditerranée entre Gibraltar et Lampedusa.
Je sais que leur sort préoccupe peu les élus du Front national, qui usent et abusent de leur slogan « les nôtres avant les autres ». Le programme du front national se base d’ailleurs en grande partie sur la peur et le rejet de l’autre. La coopération décentralisée est l’un des leviers les plus efficaces dont nous disposons pour apprendre, comprendre et fraterniser avec cet autre qui est en réalité notre semblable.